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Metal Gear Solid : The Twin Snakes

Introduction

 

Logo Metal Gear Solid The Twin Snakes

Metal Gear Solid The Twin Snakes Artwork

 

Jaquette MGSTTS en EuropeNGC  Gamecube
US   11 mars 2004
JP   9 mars 2004
FR   26 mars 2004
WWW   Site officiel
Jaquette arrière FR

Metal Gear Solid : The Twin Snakes est exceptionnel. Annoncé en février 2003, il est le fruit d'une collaboration entre Nintendo et Konami. Mieux encore, entre deux icônes du milieu vidéo-ludique mutuellement fans. Hideo Kojima, comme à son habitude, supervise le projet. Mais on retrouve également le vénéré (et vénérable) Shigeru Miyamoto, à l'origine des franchises cultes de Nintendo, de Mario à Zelda en passant par les F-Zero ou Star Fox.

Le développement du jeu est confié à Silicon Knights, boite canadienne appartenant à Nintendo et initiatrice de la saga Legacy of Kain. L'entreprise de Denis Dyack a également une expérience dans la conception pour le Nintendo Gamecube, puisqu'ils ont développé Eternal Darkness : Sanity's Requiem, un jeu à l'ambiance sombre qui a eu un certain succès.

Est également affilié au jeu : le réalisateur nippon Ryuhei Kitamura. Son nom vous être peut-être inconnu. Il l'est beaucoup moins lorsque l'on a goûté ne serait-ce qu'une fois à son style de mise en scène, alliant une abondance d'effets stylistiques (qu'on pourrait vulgairement qualifier de Matrixiens) à des combats chorégraphiés irréalistes et déments.

Kitamura (premier plan) en visite chez KonamiEnfin, la musique se voit également confiée à des équipes différentes de celle que l'on a connu pour MGS. La bande originale est confiée à deux groupes distincts : Silicon Knights d'un coté, Konami de l'autre. On notera la participation importante de Norihiko Hibino, co-compositeur émérite de Metal Gear Solid 2 et pourtant dans l'ombre de la superstar Harry Gregson-Williams.

Mais le plus important n'a été dévoilé que début mai 2003. Avant cet événement, tout était assez flou. Des adaptations du soft sur d'autres supports que celui de Nintendo étaient envisagés. Il était prévu l'utilisation de la connectivité GC/GBA, et on espérait qu'il s'agisse d'un nouvel épisode... Tout ceci n'aura pas lieu.

Ce jeu se veut être un véritable remake du Metal Gear Solid, sorti en 1999 sur PlayStation. Un MGS new generation, alliant l'aventure de Shadow Moses à l'expérience du Big Shell. "La meilleure histoire du 20ème siècle et le meilleur système de jeu du 21ème", annoncent même les communiqués de presse et le site officiel. L'annonce est d'autant plus alléchante qu'elle suit la sortie du remake de Resident Evil sur la même console, qui est un essai plus que concluant, sublimant même l'original.

Bref, The Twin Snakes est un jeu estampillé Metal Gear et chaperonné par une véritable Dream Team. Il n'en faut pas plus pour que l'événement soit accueilli avec une grande impatience. La horde de fanatiques de la saga saute de joie, tandis que des initiés et autres curieux souhaitent voir le résultat d'une expérience de chimie presque instable.

Lors de l'E3 2003 sont présentées les toutes premières images. Encore en début de développement, on comprend toutefois vite où le jeu veut en venir, et confirme les premières impressions : nous voyons les premiers pas de Solid Snake dans sa mission, avec un gameplay et des graphismes bénéficiant des avancées de MGS2. Modélisation améliorée, ajout de possibilités telles que la vision à la première personne ou les interactions avec les soldats (prendre en joue, secouer, piquer des dog tags, cacher dans des casiers...).

Premières images : l'usage des casiers Premières images : la suspension Premières images : la vue à la première personne

L'environnement reste visiblement le même qu'à l'origine, avec les tons froids et bleutés... Le rendu visuel n'est pas magnifique mais le soft n'en est qu'à ses balbutiements. On espère secrètement que le travail sur le level design suivra une bonne voie, permettant de savourer la palette de mouvements dont Snake est désormais capable.

Identiquement à MGS2 encore, Konami lance une grande campagne "Ton nom dans MGS:TTS". Chaque internaute le souhaitant propose son identité ainsi que son groupe sanguin, et croise les doigts pour que le tirage au sort le désigne comme étant l'un des soldats génomes que Solid Snake pourra trucider.

Lors des différents passages de TTS dans les grandes messes du jeu vidéo (E3, Tokyo Game Show), on peut percevoir de nombreuses améliorations graphiques. Les trailers en mettent plein la vue. Kitamura tient ses promesses, on a devant nous son pur produit... Mais on se dit toutefois qu'il y a un décalage entre certaines cinématiques d'origine, et la copie revue par le cinéaste. Citons en exemple le passage où Solid Snake... surfe sur un missile. On apprendra bien plus tard que le réalisateur avait d'abord calqué les séquences mises en scène par Kojima. Ce dernier lui avait explicitement demandé par la suite de ne pas se forcer et de les faire à sa sauce, sans retenue.

En janvier 2004, quelques mois avant la sortie du jeu, on découvre au travers de 27 minutes de gameplay filmé à quoi nous en tenir. Puis vient le jeu finalisé, de quoi enfin juger sur pièce. The Twin Snakes atterrit sur les étalages nord-américains le 9 mars 2004, puis un peu plus tard en Europe. A noter que longtemps, la date de sortie du jeu fut inconnue. Puis, annoncée pour novembre 2003, le soft fut envoyé au peaufinage...

Bundle Pack Metal Gear Solid : The Twin SnakesPour la sortie événement le 11 mars 2004, le Japon, terre de veinards, voit naitre un Premium Package GameCube. Le bundle prévu pour accompagner sa sortie, coûte la modique somme de 21.000 yens (160€) et comprend le jeu évidemment, ainsi qu'une console argentée estampillée Fox-Hound. Ajout exceptionnel également, Konami a décidé de sortir des oubliettes le autre seul Metal Gear officiellement né sur console Nintendo : le Metal Gear de la NES. Enfin, 44 pages pour un livre nommé Memorandum et contenant des notes écrites lors de la production du jeu, ainsi que des croquis et des photos... Bel emballage, mais que donne le jeu en lui même ?

Rayon modifications, on se retrouve au final avec un MGS tronqué de ses VR Missions, mais avec un mode Boss Survival. Bosses qui d'ailleurs peuvent être vaincus de deux façons : la sanglante et la non-violente, grâce à la possibilité d'user du pistolet tranquillisant. Son usage, ainsi que celui de la vue à la première personne et des nouveaux mouvements de Snake, facilitent grandement le jeu lors des phases d'infiltration, voire lors du combat contre Ocelot par exemple. Quant à la musique, le lifting est complet, ou presque : seul le mythique ending The Best is Yet to Come est présent à l'identique. Pour les allergiques aux doubleurs français de Metal Gear Solid, la question est réglée : quelque soit le continent, ce sont les doubleurs américains qui s'y collent, les répliques ayant été entièrement réenregistrées entre temps...

Excellente nouvelle : les gardes ont les mêmes comportements que les troupes de Gurlukovitch, avec même une pointe d'intelligence en plus. Le radar suit le mouvement : on peut voir à travers les yeux des ennemis dès qu'ils soupçonnent un acte de la part de notre héros... Mais, petit problème ! Si le gameplay a évolué, ce n'est pas vraiment le cas du level design, mis à part des casiers plantés ici et là. La base est identique à l'originale, les caméras et les trappes sont au même endroit, les soldats font les mêmes rondes... C'était parfaitement dosé pour l'opus PlayStation et ses possibilités, mais quid de la version GameCube ? Sur ce coup là, on est bien tenté d'avouer que c'est un gâchis vis à vis du challenge qu'on attendait.

Ce fut d'ailleurs le principal défaut trouvé à MGS:TTS. L'autre étant l'atmosphère qui se dégageait du jeu, de par ses musiques, et surtout, ses cinématiques modifiées. Si les journalistes étaient plutôt enthousiastes, les critiques les plus dures furent indéniablement celles des joueurs. Et plus précisément des personnes qui avaient découvert l'aventure de Shadow Moses sur PlayStation. Pourquoi? Car, si l'on peut féliciter la bonne réalisation (mis à part de menus ralentissements) et la remarquable adaptation, il est regrettable que l'aspect "remake" soit finalement anecdotique pour le gameplay, et déviant de la version (et vision) originale quant à l'univers...

 

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